Entrée dans l'académie

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"Tu devrais te présenter...
Ayane...
...
Tu m'écoutes quand je te parles?!"

Ayane révassait accoudée à la fenêtre tout en pensant à ses amis. Un groupe d'amis qu'elle revoyait à l'occasion qu'elle n'avait jamais vraiment abandonné. Si ces derniers lui ont beaucoup reprocher son absence, masi rapidement, quelques visites ponctuelles leur rendirent le sourire.
Elle se retourna doucement et sourit à son père adoptif à la mine revêche. Elle adorait Antoine, nommé à cause de Saint Antoine, elle était sa fille depuis quelques mois mais ces derniers étaient passés à une telle vitesse, pourtant, il semblait en avoir toujours été ainsi.
Il ne faut pas croire pourtant qu'Antoine était le père parfait, plus proche d'un instructeur attaché à son meilleur élève que d'une figure paternelle idolatrant ses progénitures jusqu'à les étouffer.
Antoine, lui, la comprenait et était proche d'elle, ils avaient eu un jour le même but, but dont elle allait se rapprocher ce jour là.

"Moui?, demanda t'elle feignant l'insouciance alors qu'au fond d'elle même elle bouillonnait d'impatience à une futur nouvelle sûrement bien réjouissante.
-Tu devrais te présenter à l'académie...
-Mais! Mais pourtant tu avais dit...
-Que tu étais trop jeune, oui... Mais j'ai pu négocier, j'ai été moi-même dans cette académie, j'ai pu vanter tes mérites auprès de la secrétaire...''
Il n'eut pas le temps de finir qu'une tornade brune se jeta à son cou :
"Mercimercimercimercimerci"

Puis, pour se redonner constance, ajouta :
"Mais tu sais.. Au fond... Je ne suis pas si jeune... J'ai quand même seize ans."
Elle le fixa, un sourire moqueur aux lèvres, celui ci lui répondit par un regard mi-amusé, mi-exaspéré.
"A six ans, j'étais déjà désignée pour être celui de mon frère...", ajouta t-elle avec un soupçon de regrêts dans la voix, le garde du corps parut mal à l'aise un instant sachant très bien qu'il se retrouvait sur une pente glissante, la jeune fille n'aimerait sûrement pas déblatérer dessus encore et avait justement tourné la conversation pour bloquer son père.
Ce dernier s'éclaircit alors la voix et déclara :
"Tu sais, tu devrais rencontrer le directeur pour passer le test..."

Ayane hocha la tête et prépara ses valises qu'elle entreposa sur son lit.. Elle n'était pas encore vriament acceptée, mais avec le soutient de Antoine, elle avait peut-être plus d'atouts.
Autant bien les utiliser.

Laissant ses valises en attente d'une hypotétique admission, la jeune fille sortit claquant derrière elle la porte.
Vêtue d'un tailleur et faisant claquer ses talons, elle prit la route de l'académie avant d'atteindre une immense porte vitrée. Elle entra et se dirigea du coté du bureau du directeur, après s'être anoncée à la secrétaire.

Ayane s'assit tout en fixant la porte.
Bientôt, elle serait fixée.

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C'était l'un des rares moments où Mme Ko était assise à son bureau... Et, d'ailleurs, l'un des rares moments où elle acceptait l'entrée de nouveaux éleves dans l'académie.

La secrétaire venait de lui annoncer l'arrivée d'une certaine demoiselle Delaval par l'intermédiaire d'un téléphone. Mme Ko était pensive. C'était sa premiere visite de la journée. Certainement que d'autres suivraient. Tant mieux, d'ailleurs. Cette année, plusieurs éleves avaient terminé leurs études à l'académie, et étaient devenus des gardes du corps accomplis. Ils avaient bien besoin de nouvelles recrues pour assurer la continuité du fonctionnement de l'académie. Ce qui ne signifait pas qu'elle accepterait n'importe qui dans son académie, bien au contraire... Elle vérifait d'abord les capacités de chaque nouvel eleve potentiel, avant qu'ils ne soient officiellement admis.

En fait, tous les eleves admis suivaient le meme schema : test d'entrée, pour voir s'ils ont les capacités requises pour exercer le metier de garde du corps, entrainement, durant lequel ils se perfectionneront et apprendront de nouvelles techniques, puis le test final, où ils obtiendraient le fameux tatouage de diamant, et qui signifierait qu'ils avaient officiellement obtenu le statut de garde du corps professionnel.
Ici, ce n'était pas de la rigolade. On ne venait pas en touriste passer un petit test de rien du tout en repartant avec un bel avenir devant soi. Non. Il fallait le mériter... Et ce, en le prouvant pendant plusieurs années, de maniere à former des gardes du corps compétents et affirmés.

Entrez !

Qu'est-ce que Mme Ko détestait rester enfermée dans son bureau ! Elle n'avait qu'une envie : bouger. Que ce soit pour assurer la protection d'un principal (bien que ça fasse plus de 15 ans qu'elle n'avait plus de principal puisqu'elle enseignait à l'académie), pour enseigner des techniques aux nouveaux eleves, ou pour leur faire passer les tests.

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Ayane était assez nerveuse : son avenir se jouait sûrement à l'instant. Elle n'aurait sûrement pas de deuxième chance. Surtout avec Mme Ko, la plus grande garde du corps de l'époque. Ayane réalisa qu'elle était bien chanceuse de n'avoir, ne serait-ce seulement, le droit de pouvoir se présenter à la grande dame.
Cette pensée, au lieu de la terrifier lui fit naître deux sensations...
Tout d'abord la peur, peur de ne pas y arriver. Cette peur se présenta sous forme de convulsions qui s'arrêtèrent à l'instant.
Elle devait être en possession de ses moyens si elle désirait pouvoir une chance d'entrer à l'académie.
Elle usa alors de sa technique de prédilection. Une technique très utile pour tromper les essais de détecteurs de mensonges dont elle avait été victime plusieurs fois après avoir tenter des vols dans une firme d'un grand laboratoire.
On l'avait prévenue, et ayant eu l'occasion de s'entraîner, put la pratiquer sans trop de soucie.

Si cette technique semblait bien étrange et mystérieuse, elle était pourtant d'une simplicité déconcertante et était connu universellement de manière ignorante.
Le truc était tout bête : la respiration.
Avant de se faire appeler, Ayane balaya le terrain et s'exécuta.
Ensuite, pour se mettre tous ses atouts de son coté, elle fit peuve d'une vigilence constante. Elle ne savait d'ailleurs même pas si elle était utile mais comme on le dit 'on est jamais trop prudent'.

Qui sait? Peut être Mme Ko avait-elle prévue un test?

Soudain, une voix claire retentit. La directrice.
Telle une automate, Ayane se leva machinalement tout en continuant de scruter les environs.
En arrivant auprès de la porte, elle l'ouvrit et salua la dame comme il se devait :
"Bonjour madame Ko. Je me présente, Ayane Delaval."

Bien qu'elle fut jeune, la jeune fille fit du mieux pour maintenir sa concentration, espérant être crédible.

Quinze, c'est jeune pour un garde du corps.

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Ah ! Son premier "peut-etre futur éleve" venait d'entrer.
Bonjour

Elle réservait son "Bienvenue dans l'académie" pour les cas où ceux qui se présentaient montraient suffisament de qualités, et étaient acceptés.

Mme Ko se leva de son bureau. Elle s'approcha de la nouvelle venue et la jaugea du regard.
A premiere vue, Ayane était plutot jeune pour entrer à l'académie. Mais Mme Ko en avait vu d'autres qui avaient commencé au meme age qu'elle, et qui avaient d'ailleurs fait de très belles carrieres. L'age n'était donc pas une caractéristique déterminante.
A part ça, Ayane avait des muscles longs et fins, et sa silhouette élancée laissait entendre qu'elle serait plus le genre de garde du corps agile et rapide, que le genre "bourrin". Bien que le metier de garde du corps nécessite de savoir tout faire.
Peut-etre que Mme Ko se trompait, mais ça lui était rarement arrivé pour ce genre de choses dans sa carriere.

Ce n'est qu'après s'etre fait ces reflexions que Mme Ko prit la parole à nouveau.

Tout d'abord, j'aimerais connaitre vos motivations, savoir comment vous avez eu l'idée de devenir garde du corps... Et ce qui vous fait penser que vous etes capable d'entrer à l'académie.

La maniere de Mme Ko d'aborder les choses pouvait paraitre froide et autoritaire, mais elle n'avait pas l'habitude de perdre son temps en bavardages inutiles. C'est pourquoi elle était allée droit au but.
Elle n'était pas du genre à aller droit au but à chaque fois qu'elle parlait ! En effet, pour faire comprendre à ses eleves, par exemple, la maniere de penser que doit avoir un garde du corps ou comment faire telle ou telle prise pour immobiliser l'ennemi, elle expliquait pas étapes. Elle pensait que ca aidait les eleves à comprendre ce qu'elle attendait d'eux, et ne laissait ainsi personne à la traine.

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Ayane entra méchaniquement dans la salle et laissa son hote l'inviter à prendre place. Son stress, bien qu'elle le cachait du mieux qu'elle pouvait, devait sans doute être visible par la femme qui allait ou non lui donner les clés de son avenir. Mais après tout, si les clés ne lui étaient pas offertes, elle crocheterait la serrure, même avec des pertes.

Elle s'approcha lentement et balaya du regard la salle... luxueuse, sans aucun doûte. Des meubles en chêne et autres tentures aux fenêtres... Celà lui rappelait vaguement son ancienne vie.
Elle haussa intérieurement des épaules, sachant pertinament qu'elle n'avait pas à faire de faux pas. Au fond d'elle même la sonette d'alarme retentissait. Attention Ayane, garde ton objectif en vue, ne te laisse pas distraire. De toute manière, le ton employé par Mme Ko l'aurait refroidie immédiatement si elle avait tenté de se dispersé. Elle n'avait pas laché la directrice des yeux quand cette dernière commença son interrogatoire. Tout en elle dévoilait sa prestance et sa puissance, à coté d'elle, elle même était terriblement chétive et elle se demandait presque ce qu'elle faisait ici.
Elle s'assit tout de même sur ces chaises qui avaient été en premier lieu une habitude, puis par la suite, un luxe, et enfin, un rêve.

Elle s'éclaircit la voix et déclara :
"Si je veux être garde du corps, c'est parce que depuis toute petite j'y ai été, en quelque sorte, prédestinée. Au début, je n'étais pas sérieuse et assez distraite dans mon entrainement."
Elle hésitait à compter l'histoire de son frère.. Mais, c'était sa seule chance et elle se doutait qu'elle devait faire preuve d'honnêteté. Elle fit donc une pause, avala sa salive avant de continuer :
"Ce qui m'a causé la mort de celui que j'essayais de protéger."
Elle serra alors les poings, furieuse contre elle et contre sa famille qui était assez stupide pour laisser la protection d'un enfat de cinq ans à une fillette naïve de dix ans.
"J'ai par la suite changer de voie, mais je n'ai jamais pu me résoudre à écarter cette dernière, trop profondément ancrée.
Elle m'avait façonnée pendant des années et je crois que finalement, elle m'a créée pour accomplir cette tâche, car malgré mon erreur, mes aptitudes ne sont pas mauvaises.
En ce qui concerne ma motivation, je peux vous dire sincèrement que je ne veux pas rester sur un échec, que les seules personnes qui ont été aceptables avec moi évoluaient dans ce genre de carrière et enfin, je ne pense pas pouvoir passer ma vie derrière un bureau. J'ai besoin de me sentir utile à quelqu'un et de saviur protéger."

A la fin de son discour, la gorge un peu sèche, Ayane déglutit et ferma les yeux, en attente de la réponse de Mme Ko.

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Mme Ko hocha la tete. Apparemment, Ayane était dans une famille de gardes du corps. Mme Ko ne savait pas comment ça se faisait que quelqu'un ait confié là Ayane a protection de son petit frere, mais elle savait qu'elle finirait pas le savoir, tot ou tard.

C'est bien. Contrairement à la plupart de ceux qui se présentent, d'habitude, tu as de l'expériencee dans la domaine de la protection rapprochée. En plus, je pense que meme si tu as failli, dans la protection de ton frere, cet echec renforcera ton attention. Tu sais ce que ça fait d'échouer, surtout si c'est pour causer la mort de quelqu'un à qui on tient. Ca ne peut que renforcer ta determination, en t'empechant de reproduir les memes erreurs.

Je pense que tu as des qualités, et je te propose de me suivre dans la cour pour me montrer ce que tu sais faire.

Sans attendre de réponse, Mme Ko se dirigea vers le fond de la salle. S'y trouvait une petite porte, qu'elle ne tarda pas à ouvrir.
Derriere, se trouvait un grand espace dégagé. C'était ici que les "peut-etre futurs gardes du corps" pouvaient montrer ce qu'ils savaient faire, et c'était ce qu'ils faisaient ici qui déterminerait s'ils pouvaient ou non entrer à l'académie.

Mme Ko se placa au centre de l'espace dégagé et attendit qu'Ayane la rejoigne.

-C'est le moment de me montrer que tu es digne de devenir garde du corps.
Puisque tu as déja de l'expérience dans ce domaine, je vais te demander de m'attaquer. Montre moi toutes les techniques différentes que tu connais, en considérant que ton ennemi, c'est moi. Plus que les techniques que tu connais, c'est ta façon de les exécuter, que j'examinerai.
Tu peux comencer quand tu veux.

Comme toujours, Mme Ko était allée droit au but, ni plus, ni moins. Et à présent, elle attendait qu'Ayane attaque. Car, comme elle l'avait dit, elle-meme serait la cible des attaques. Oh ! Il ne fallait pas s'inquiéter pour elle. Mme Ko avait beau avoir la cinquantaine, elle connaissait son metier, et était toujours aussi vive et résistante que dans sa jeunesse. Elle esperait que, dans dix ans, elle pourrait toujours en faire autant...

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